Maintenant que j'ai trouvé un travail, je ne culpabilise plus quand je traîne ou que je visite. Cela me permet de profiter plus que de raisons de l'été naissant,
je dirais même du printemps bouillant! J'ai commencé ce dimanche par le festival de Newtown qui se tenait dans
un parc à...Newtown, logique !
Ce quartier situé en banlieue ouest
de Sydney est réputé pour ses boutiques vintages et ses brocantes. Je n'avais pas encore mis les pieds là bas, mais
j'en avais eu quelques échos, essentiellement de
sites internet qui répertorient les friperies des alentours.
J'avais aussi eu vent du festival lors de mes recherches intitulées "Quoi
faire à Sydney quand on meurt d'ennui et qu’on n'a pas d'argent?". Mon cher ami Google m'avait alors suggéré
d'assister à un « clothes swapping ». En gros, tu amènes trois pièces
de ta garde robe que tu ne portes pas/plus et en échange, tu peux prendre trois
pièces parmi celles que les autres participants ont amenées. Tentant mais ne
sachant pas trop qu'elle était l'ambiance, je me suis abstenue de me séparer
des trois teeshirts qui composent ma garde robe et prendre le risque de ne rien
trouver qui m'aille/qui me plaise en échange. J’ai également aperçu dans mes
news feed qu’Eva, une français rencontrée par l’intermédiaire de la copine d’un
copain, comptait s'y rendre. Je me suis dit "chic, un festival gratos où je vais pouvoir sociabiliser". Ni une ni deux, j’ai collecté tous les renseignements nécessaires à mon arrivée jusqu’au point nommé et je suis partie en fin de matinée rejoindre
tout ce petit monde.
Un train et un bus plus tard, me voilà arrivée à destination. J’émerge du
train et scrute les alentours afin de pouvoir me repérer. Je ne vois
que des rues, pas la moindre trace d’un parc, ou d’un panneau identifiant un
parc. Rien d’étonnant, car j’ai cru remarqué que les australiens n’étaient pas
friands des indications routières. Ici, c’est démerde toi comme tu peux. Pas
étonnant que moi qui n’ai aucun, mais alors vraiment aucun, sens de l’orientation,
je me perde en permanence. Enfin, qui dit festival, dit jeunes, et visiblement,
dans ce quartier, qui dit jeunes, dit clones de la famille Ronson. Je suis donc
le flot de hipsters qui me mène tout droit au festival.
Comme ce festival est organisé au profit d’une association caritative, l’entrée coûte ce que l’on veut. J’ai donc jeté quelques pièces
dans une des urnes et me voilà entrée dans un autre monde que je décrirais comme
« Woodstock meet Brooklyn meet Le Marais meet Camden Market ». Haut en
couleur, folklo à souhait et un peu grunge sur les bords, cet endroit rassemble
tout ce que j’aime : stands de boutiques vintages, attractions pour
enfants, accessoires et conneries en tout genre ainsi que quelques étales de
nourritures. Enfin, si on peut appeler ça de la nourriture. Healthy, veggie, organic,
les différents stands affichaient une seule et même couleur...le vert!
Une fois arrivée, j’appelle Eva, espérant la retrouver dans cette
faune de moustaches, de colorations, de mini shorts et de tatouages. Elle doit
me rejoindre, donc en attendant de la voir, j’observe cette nouvelle
espèce qui m’entoure. On croise absolument de tout à ce festival : Des
hippies sur le retour, des échappés de camps SM, des filles de 12 ans
à moitié nue chose dont je ne me formalise plus tellement c’est fréquent ici,
des gothiques, des baba cools, des familles, des groupes unisexe ou mixtes, des
punks, des skateurs…Quand je dis de tout je n’exagère pas. J’ai plusieurs fois
essayé de capturer cette faune, l’essence du festival, mais à chaque tentative,
j’avais toujours au premier plan un papi en Kaki Pant et Polo Ralph Lauren…Pas
vraiment la vibe recherchée.
Une fois mes camarades de festivals retrouvées, nous nous sommes
baladées dans les dédales du festival. De là où je me tenais, ce n’était pas
plus grand qu’une kermesse de collège mais ce n’était que la partie émergée de
l’iceberg. Le festival et ses stands s’étalaient sur des kilomètres. Bon
peut-être que j’exagère un peu mais c’est le sentiment que j’avais. On a passé
une dizaine de stand de tee-shirts…A croire qu’un teeshirt blanc et une photo
suffisent à créer un empire (note pour plus tard). On a passé aussi deux stands
de tatouages, plusieurs stands qui recyclaient les vinyle en sacs à main ou
cendriers, un stand de vêtements fait en chanvre et tenu par un dreadlockeux
français…bref un peu tout et n’importe quoi, idéal pour les achats compulsifs.
Je dis ça mais l’ambiance du festival m’a finalement fait craquer pour un
tatouage, le signe de Batman sur le poignet. Il ne durera pas plus de deux
semaines mais c’est déjà bon premier test (et après trois jours, je n’en suis
pas encore lassée). Je me suis également laissée tenter par une pêche aux canards qui m'a rapportée une splendide couronne de princesse.
Je me suis aussi faite agresser par des tonnes d'associations avec des revendications toutes plus chiantes les une que les autres, mais en bonne citoyenne, j'ai signé. Ce que je risque de regretter très bientôt, je pense. Souvenez vous, c'est comme ça qu'avait commencé mon histoire avec Amnesty International. Juste au cas où, j'ai donné des faux numéros de portables. C'est déjà insupportable de se faire sauter dessus dans la rue, si en plus, on peut plus répondre au téléphone sereinement!
Le véritable point fort de ce festival était la musique. De plus, le
baromètre de la coolitude explosait aux abords des trois scènes sur lesquels performaient
les (très bons) groupes locaux. Parmi eux, j’ai surtout été marquée par la performance
de Gossling. Sa voix pure et cristalline enchaînait les morceaux sous le
regard admiratif de la foule qui au fil de l’après midi est devenue de plus en
plus dense. J’ai également beaucoup aimé la performance de Tin Sparrow et
Richard Cuthbert, mais surtout j’ai apprécié de pouvoir me poser dans l’herbe
sous un soleil incandescent, en slim gris et teeshirt noir…Oui en robe blanche
vaporeuse, tu n’apprécies pas autant la chaleur ! En conclusion, j’ai rôti dans un festival entièrement
végétarien et je peux vous dire que j’ai eu peur pour mes fesses !
Nous sommes aussi passées à coté d’une seconde scène qui
ressemblait plus à une roulotte avec le flan ouvrable, comme l’avion de Barbie,
qu’à une véritable estrade. Devant le public, un homme et deux filles s’époumonaient.
J’ai vaguement reconnu la chanson. Il s’agissait d’un karaoké alternatif dans
lequel les participants étaient accompagnés au Yukulélé. En fait, en y
réfléchissant bien, je devrais plutôt le qualifier de karaoké approximatif, car
il fallait tendre l’oreille et se concentrer pour reconnaitre les morceaux
massacrés/chantés. La troisième scène ressemblait à la première en plus petite
et avec moins de monde devant. Une scène de seconde zone en somme!
Ce qui est le plus fou dans cette histoire, c'est que créer un festival fait partie de mes (nombreux) projets fous et dans ma tête, c'était exactement ça: la cohabitation suprême de la mode la musique la nourriture et de la fête. Dans mon projet, je voulais également faire participer le cinéma. Mais j'en dis pas plus au risque de voir mon idée volée. C'est tout pour cet évènement. Je rends l'antenne, à vous les studios!
xx Cheers