samedi 30 mars 2013

The SM Experience


Je vous arrête de suite dans vos fantasmes pervers, je ne vais pas conter ici une expérience à la 50 Shades of Grey, bien que je sois sûre qu'une version 50 Shades of Gatou aurait un franc succès. Dans l'article qui suit, SM signifie Social Media. Cela étant expliqué, certaines personnes ont considéré le challenge que je me suis infligée comme du Sado Masochisme. Pour ma part, j'avais de grandes attentes. Sept jours complets sans traîner sur Facebook, sans stalker sur Twitter, sans m'arracher les yeux sur Instagram, c'était là la promesse d'avancer dans cette interminable "To-Do List" qu'est ma vie. Seulement j'ai découvert qu'en procrastinatrice émérite, la suppression de ces distractions ne m'empêche absolument pas de repousser à plus tard mes projets. La jeune fille pleine de ressources que je suis n'a pas son pareil pour trouver d'autres pertes de temps. Ne me jettez pas encore la pierre, j'ai quand même avancé sur quelques trucs : J'ai écrit pour B², j'ai recousu les boutons de ma chemise, j'ai (re)fini le tome 1 de Harry Potter, j'ai postulé à plein de jobs sans faire les erreurs habituelles. En réalité, la seule différence entre mon quotidien avec et mon quotidien sans les SM, c'était ma faculté à rester concentrée sur une seule chose plutôt que de multitasker dans tous les sens et faire n'importe quoi! A croire que l'adage "Ce n'est pas la quantité qui compte mais la qualité" résonne enfin comme une vérité.

Pour rentrer dans le vif du sujet, voici une réponse à cette question que tout le monde m'a posé : "Mais pourquoi t'imposes-tu ça?", souvent suivie dans "Ben moi je pourrais pas", même de ma mère...Où va le monde? Donc, pourquoi ai-je décidé de quitter le monde digital le temps d'une semaine? Honnêtement, je ne sais pas. J'ai plein de théories mais au final c'est juste un besoin que j'ai ressenti. Une envie de break, de vacances mais comme je peux pas physiquement me déplacer aux Caraïbes, j'ai juste quitté ma vie virtuelle. Depuis mon entrée sur Facebook en 2006-2007, je pense ne pas exagérer en disant que j'y ai passé une majeure partie de mon temps. L'obtention de mon premier smartphone en 2009 n'a pas aidé! Je vous accorde qu'avec ma bougeotte ce fut un excellent moyen de garder contact avec ceux laissés derrière ou avec mes nouvelles rencontres une fois de retour en terre natale.
Mon choix a aussi été appuyé par un article scientifique lu dans un magazine de grande qualité (Grazia) expliquant les effets de cette hyper information sur la qualité du sommeil. Grosso modo, ils expliquaient qu'en étant connecté tout le temps, nous sommes en prise à une quantité de données trop importante. Le sommeil étant utilisé pour la procession des informations ingurgitées pendant la journée, plus il y a d'infos, moins les périodes de sommeils réparatrices sont longues. Or chez moi, le sommeil c'est sacré (certaines pourraient témoigner...remember le sejour au ski de 4ième)! Pour finir, ce challenge intervient à un moment dans ma vie où mon job est tellement répétitif qu'il ne me demande plus beaucoup d'effort. J'ai l'impression d'avoir fait le tour de ce qui m'est demandé sans avoir la marge de prendre des initiatives. Je me sens prisonnière en quelque sorte, et j'avais besoin de me sentir libérée, j'ai donc choisi de couper avec mon addiction pour les média sociaux. Et puis si pour pimenter ma vie j'ai envie de me lancer des challenges, chacun son truc! Prochain challenge, je me mets au sport...HAHAHHAHAHAHAHAHHAHAHAHAHAHAHHA


L'expérience en elle même s'est très bien passée. A un certain point, je n'y pensais même plus. Tellement plus que le journal que je voulais tenir pour relater mon quotidien déconnecté s'arrête au jour 3. Je voulais aussi publier un florilège des statuts que j'aurais posté si je n'étais pas tenue éloignée de Twitter. Après relecture des premiers jets de mon esprit, j'ai réalisé que bien souvent, je devrais tourner mes pouces dix fois avant de cliquer. Enfin voici quand même un extrait de mes pensées lors des 12 premières heures:
"21.3.13 - 00:08 Pour citer une série télé que j'adore dans laquelle une des protagonistes est privée d'ordinateur et de téléphone pendant une semaine: "I have all those feelings but if I can tweet about them, are they even real?"!! Je ressens déjà un manque. Pas tellement un besoin d'aller sur Facebook mais la peur de passer à côté de quelques choses. J'ai beau quitter les media sociaux pendant 168 heures (oui j'ai calculé parce que j'ai du temps à occuper maintenant), le monde lui continue d'y tourner. Aussi stupide que cela puisse paraître  m'auto interdire de me rendre sur ces plateformes me donnent encore plus envie d'y aller. J'en suis à questionner ma propre autorité sur moi-même! Ok, Je délire, je me couche! 
21.3.13 - 12:05 Douze heures sans jeter un oeil à Facebook ou Twitter! La dernière fois que j'ai tenu aussi longtemps j'étais dans un avion entre Singapour et Londres. Je ressens toujours pas de manque à proprement parler mais j'ai encore les reflexes de réfléchir à ce que je vais pouvoir poster ou de réfléchir à ce que ma communauté peut bien faire. J'ai aussi fait de très étranges rêves où j'étais sur l'ordinateur et la fenêtre Facebook se rallumait continuellement, plus je la fermais et tentais de l'ignorer, plus elle revenait en nombre, comme la lettre pour Poudlard dans Harry Potter. Ensuite, elles sortaient de l'écran et me poursuivaient! Dans un autre rêve, je revenais sur Facebook à la fin de la semaine sans aucune notification, aucun ami, aucune nouvelle...Quitter Facebook avait été comme disparaître de la face de la terre. Je n'étais plus rien, j'étais oubliée de tous. Le troisième n'a rien a voir avec Facebook ou les réseaux sociaux mais il était tout aussi surréaliste. J'étais en Vacances en Italie chez mon oncle caché (dans le rêve) George Clooney. Il y avait une compétition de surf sur le lac de Côme et je vivais une intense histoire d'amour avec l'un des participants. Nous vivions heureux, nous vivions cachés dans un placard (WHAT?). Il y avait aussi mes parents et certains de leur amis dont les visages ne m'étaient pas familiers. Nous partions en excursion dans un bus conduit par George. Le bus était sacrément tout terrain, descendant les escaliers, roulant sur l'eau...Et visiblement après avoir assisté à une compétition de surf sur un lac plus rien ne m'étonnait. D'ailleurs, le lac de Côme ressemblait étrangement à l'affiche du Seigneur des Anneaux - Les Deux Tours."
A part ces crises de folie où une fois de plus mon imagination est partie très très loin, pas grand chose à signaler. Samedi, j'ai du regarder par la fenêtre pour savoir qu'il neigeait, et je parle d'une vraie fenêtre transparente qui donne sur le monde extérieur, pas celle de Google Chrome. Malheureusement je n'ai pas pu être informée des conditions climatiques de Paris et Biarritz depuis ma chambre! J'ai aussi commencé à entendre des voix...Enfin une voix, celle d'Alicia Keys qui me chantait en boucle "That girl is on FIIIIIREEEEEE". Rien d'anormal vous me direz sauf qu’au lieu d'entendre la chanson dans ma tête, je l'entendais comme venant de l'au-delà. Elle résonnait en écho pendant que je me douchais comme si elle était jouée sauf que personne n'était entrain de l'écouter. Très étrange mais surtout exaspérant car cette chanson est insupportable!

En conclusion, je suis pas aussi accro que je le pensais mais par contre, il est inutile de me priver pour avancer, car je ne m’attelle à mes taches que si elles me motivent!

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