samedi 10 novembre 2012

Vivre en grand écart...


Multiplier les expériences, vivre à 100 à l'heure, s'éclater, s'épanouir, se cultiver...dormir? Voilà les objectifs que j'avais en tête lorsque j'ai décidé de poser mes valises à LONDON CITY! L'attrait de la grande ville, capitale culturelle européenne, vivier de talents musicaux, avant-gardiste quand il s'agit de mode, Londres avait tout pour me plaire sur le papier. J'avais très sérieusement renforcé ce sentiment lors que de mes précédents passages. Et bien, je suis heureuse de vous annoncer que pour une fois, je ne suis pas désenchantée. Je supporte tout ici, même la pluie! Je suis heureuse et en bonne santé...Bref, je vais bien!
Pour ceux qui n'auraient pas trop suivi les différents épisodes de ma vie londonienne ces dernières semaines, voici un rapide résumé:

Lorsque je vous quittais dans mon dernier article, je venais de décrocher un poste de crew member dans une chaîne de fast-food américaine. Et donc pendant un mois, c'est, affublée d'un des uniformes les plus atroces qu'il m'est été donné de porter, que j'ai, inlassablement, servi à des clients d'origines diverses, des burgers en tout genre. Et quand je dis clients de toutes origines, je ne mache pas mes mots...Plusieurs fois, il m'est arrivé de rejouer cette scène du film "The New World" de Terrence Malick où Colin Farrell/John Smith "converse" avec Q'orianka Kilcher/Pocahontas. Pour ceux qui n'auraient pas vu le film (et ils sont nombreux) je fais référence à la scène où, Pocahontas pointe le soleil, l'herbe et un arbre et que John Smith énonce avec énormément d'intensité "Sun", "Grass", "Tree"...Transposer à mon cas de figure, cela donne : le client pointe une photo et j'énonce à voix haute l'objet de son attention. Le client confirme en répétant dans un anglais approximatif son choix. C'est assez marrant, sauf quand le restaurant est plein, que la file s'allonge au fil des secondes et que le/la manager te hurle dans l'oreille.
Pour m'autodétendre, je m'amuse à laisser les clients français commander/galérer en anglais et quand ils ont finis, je leur réponds en français. Heureusement, ces clients sont plus souvent soulagés d'avoir été compris, qu'énervés...En attendant, je ne me lasse absolument pas de voir la panique dans leur regard quand vient le moment de s'exprimer en anglais!
Malgré tout, au bout de deux semaines, j'ai démissionné pour me consacrer à la recherche du job de mes rêves et comme mes deux semaines de préavis ont été très agréables, j'ai accepté de continuer à bosser le weekend. Comme en plus, la semaine, j'ai un stage non rémunéré, je ne crache pas sur un peu d'argent supplémentaire.

Quel stage, vous demandez vous sans doute? Et bien, mes chers lecteurs, je fais référence à mon activité durant la semaine, à savoir, un poste d'assistante de communication (Digital Com, PR, Event, Social Media Management...) de la LONDON SCHOOL of MEDIA MAKE UP. Une institution anglaise qui enseigne aux jeunes et aux moins jeunes l'art du maquillage pour le cinéma, la télévision et la mode. Du camouflage d'imperfections à la création de prothèses pour un personnage de fiction, tout est enseigné dans cette charmante école des hauteurs de Camden. Les professeurs en plus d'être les meilleurs de leur spécialité partagent des anecdotes de tournages absolument irrésistibles qui font rêver la passionnée de cinéma que je suis. Nous comptons parmis les tuteurs, la maquilleuse quasi officielle de Christopher Reeves et un des membres de l'équipe maquillage de Harry Potter...Rien que ça! Ce que j'adore avec ce poste, c'est que tout en amorçant une sorte de retour à mes premiers amours, je ne quitte pas la mode qui a pris une place très importante dans ma vie ces dernières années. Je ne parle évidemment pas (que) de mes folles après-midi shopping mais de la mode comme un art à part entière, sa culture du beau et du détails. Mon poste actuel consiste à gérer les différents comptes sur les média sociaux, retravailler les textes du site internet et mettre à jour notre blog, travailler sur des idées de flyers pour le marché asiatique et un autre projet top secret en cours de développement! J'assiste également la co-directrice de l'école dans les tâches quotidiennes et les relations publiques pour l'école et ses élèves. Je sers aussi de cobayes pour que les élèves améliorent les techniques fraîchement apprises.

Pour vous résumer la situation (et justifier mon titre), la semaine, je suis une office girl, sociale et trendy et le weekend, je revets mon uniforme de super crew member, mon teint naturellement blafard en guise de masque. Je ne sauve malheureusement aucune vie, au contraire! Et comme, avec tous ça, j'avais encore un peu trop de temps pour moi, j'ai commencé à enseigner le français à un groupe de cinq vingtenaires (ma boss et ses amis) un soir par semaine! Prof, Responsable de Communication et Crew Member...Linkedin ne sait plus où donner de la tête. D'autant plus que je suis toujours co-rédactrice en chef pour le magazine B² dont le prochain numéro sort très bientôt. Je ne sais même plus vraiment comment me présenter aux gens. Il n'est pas surprenant qu'avec tout ça, il me soit compliqué de m'endormir la nuit venue!

Je pense que si je mettais autant de passion dans ma recherche du grand amour que dans mon ascension professionnelle, je serais actuellement fiancée ou quasiment! Bref, pour quelqu'un qui est raide comme une barre à mine, j'effectue un exercice de souplesse assez impressionnant.