lundi 31 octobre 2011

L'éternité c'est long, surtout vers la fin - Woody Allen

Me voila déjà arrivée à l'aube de mon troisième weekiversary, et je suis toujours à la recherche d'un emploi et de nouveaux amis. Le problème, c'est que visiblement c'est plus facile de se faire des amis quand on a un emploi mais c'est également plus facile de se trouver un job quand on a des contacts...En gros, c'est pas gagné!

Selon l'avis général, ce qui me manque le plus en ce moment, c'est la patience mais comment voulez vous être patient dans une société où nous sommes habitués au tout, tout de suite. Côté emploi, je cherche quasiment sans interruption depuis que je suis arrivée. Je pense que rarement dans ma vie j'avais déposé autant de CV. J'ai commencé optimiste en déposant des CV dans des agences de communication, aux sièges de marques puis dans quelques média. J'ai élargi mes recherches en ciblant tous les magasins de vêtements qui seraient susceptibles d'embaucher. Puis, j'ai encore agrandi mes recherches avec les bars, les chaînes de cafés, les restaurants et les hôtels, avec une attention toute particulière pour celui dans lequel séjourne Leonardo Dicaprio...Joindre l'utile à l'agréable est mon life modo! Tout ça pour en arriver au stade où je dépose des CV dans tous les endroits avec une annonce dans la vitrine indiquant qu'ils cherchent. C'est ainsi que j'ai quasiment déposé mon CV dans un sex shop fétichiste et avec le recul, je me suis dis que j'aurais peut-être du, qui sait ce que le destin me réserve! 
Alors oui, trois semaines c'est pas grand chose mais quand on passe ses journées à ça, le temps parait long. J'ai eu cependant quelques sursauts d'espoir lorsque j'ai été contacté pour des entretiens. Le premier c'était pour faire de la récolte de fond pour des associations caritatives. Ceux qui me connaissent doivent sans doute se demander, mais pourquoi me suis-je lancer la dedans? Qu'est-ce qu'on en a à faire de ses petits orphelins qui meurent dans le monde? Et bien pas grand chose, mais ça paye très bien! Enfin, ça paye si on obtient le poste, et pour l'obtenir il fallait réussir un entretien de groupe, soit un type d'entretien dont on entend parler en ce disant que ça ne nous arrivera jamais! Et bien, c'était mon deuxième, il n'a pas été plus brillant que le premier. Se mettre en avant dans un groupe et crier plus fort que les autres, c'est tellement pas mon style...je vaux bien mieux que ça! Enfin, en attendant, le recruteur n'a pas été convaincu et c'est ainsi que c'est terminé mon élan de générosité. J'ai eu un second entretien pour une société de traiteur pour être serveuse. Et techniquement, le mec m'a expliqué qu'il fallait que j'achète une tenue de pingouin complète sans aucune certitude d'embauche...Pour une fois, je me suis dit, on va attendre un peu encore! J'ai également eu un entretien pour Karen Millen en tant que vendeuse et j'ai pas du faire bonne impression. Elles se sont sans doute rendu compte que j'avais pas mis mon balai dans mon postérieur! Bref, j'ai la désagréable impression d'être contacté pour des jobs qui ne me correspondent pas! Pourquoi ais-je postulé me demanderiez vous? Et bien parce que j'aime les défis...Contradictoire moi? JAMAIS!

Sur le tableau amical, ma plus grande frayeur s'est réalisée!! Je n'arrive pas à me faire des amis en dehors des gens avec qui je vis. Et bien que je sois désespérée, je n'en suis pas non plus au point de faire la tourner des bars, toute seule, avec un panneau "Cherche Ami Désespérément"! D'autant plus que ça ne servirait à rien puisque les gens ne comprennent pas le français...Et comme, ce n'est clairement pas par le travail, que je n'ai pas, que je vais m'en faire, j'ai décidé de me remuer les fesses et de prendre les devants. La semaine prochaine sera consacrée à me faire des amis!
Lundi, je vais faire un tour à l'université pour me renseigner pour des cours de théâtre et sur l'utilisation du matériel sportif. Deux excellents moyens de me rencontrer des gens: être ridicule et manquer de mourir de suractivités physiques.
Mardi, je vais prendre des cours de basque au siège de la diaspora basque. Loin des yeux près du coeur. J'en ai toujours eu envie, c'est un moyen comme un autre de s'y mettre. De plus, c'est très important d'être entouré par les siens/des terroristes.
Mercredi, je vais ouvrir mes chakras dans un centre de Yoga Bikram vers Oxford St. Je vais ainsi pouvoir me connecter intérieurement avec les beautifuls people de Sydney, puisque Darlinghurst, c'est un peu le marais de Sydney...The place to be pour les gays et les bobos!
Et enfin, vendredi soir, je pars pour un surf camp de deux jours à 3h au nord de Sydney. 24h/24h avec un groupe d'inconnu, c'est comme ça qu'à commencer l'ECE et quand je vois comment ça à tourner, je me dis que j'ai plutôt intérêt à me lancer. De plus, comme je l'ai dis avant, être ridicule et manquer de mourir sont deux excellents moyens de faire des rencontres!



Voila donc un sacré programme pour la semaine à venir! Je pense que je vais revenir avec un paquet d'anecdotes amusantes qu'il me tarde déjà de vous raconter! Et je conclurais par une citation de Jean Rostand :"La difficulté me décourage, la facilité me rebute." J'hésitais avec une phrase de Shan Sa "Un héros se révèle dans l'adversité, et non dans la facilité." mais je trouvais ça un peu trop pédant...Dis la fille qui veut faire croire qu'elle cite naturellement Rostand et Sa alors qu'elle fait des copier/coller d'Avene.


xx Cheers

jeudi 27 octobre 2011

Dude you should open a bar...No Last Call!

Quand je pense que ça fait plus de deux semaines que je suis arrivée, je ne réalise pas! La maison ne me manque pas, mes parents non plus...Il faut avouer qu'ils ne me laissent pas le loisir de ressentir le vide puisqu'ils me sautent dessus dès qu'ils me voient connecté à skype ou sur facebook. De plus, ils sont autant sur mon dos que lorsque je suis à la maison...Si j'avais su que la distance ne les arrêteraient pas, je serais partie moins loin. En plus de ça, ils essaient de me coller ma soeur et parlent de quitter la France pour me rejoindre...Je pense que je vais pas tarder à changer de nom et partir m'installer au Mexique pour faire du trafic de drogues. De toute façon, je n'ai encore ni job ni ami à Sydney, il en est encore temps de tout plaquer. 

D'ailleurs en parlant de travail, je voulais revenir sur mes trois jours de formations. En effet, face à mon absence totale d'expériences "utiles", je me suis résolue à faire comme les autres : prendre des cours! Je me suis inscrite à la RSA & Coffee School de Sydney pour suivre les cours de RSA, Bar Skills & Cocktail, Barista Skills & Coffe Art...Tout un programme. Pour être honnête, j'espérais surtout me faire des amis et boire gratuitement...J'ai bu gratuitement mais niveau ami, je suis toujours au point 0. Enfin pas vraiment, mais c'est tout comme! Mais j'ai pas tout perdu, j'ai appris pleins de choses sur l'alcool, les cocktails et les cafés!

J'ai commencé avec le RSA qui, je le répète, n'est pas un cours pour pomper l'argent de l'état! Ici le RSA est un certificat obligatoire pour travailler dans un établissement qui vend de l'alcool et signifie Responsible Service of Alcohol. Après quatre à l'ECE, je pensais savoir tout ce qu'il fallait savoir sur l'alcool, ses effets, et ses dangers! Et bien non....J'ai par exemple appris que lorsque nous sommes sous l'influence de l'alcool, les gens qui nous entourent sont 25% plus beaux qu'en temps normal. J'en connais pas mal qui devrait prendre une minute et réfléchir à cette étude. Beaucoup de lendemain pas glorieux seraient évités! J'ai également appris qu'avec l'alcool, les filles ont des montés de testostérones...Maintenant je comprends le comportement dégradant de certaines filles sous influences. L’agressivité, l'envie de sauter sur tout ce qui bouge, l'absence de conscience, le comportement primaire : Tout ça c'est la faute de la testostérone. Et si ça fait bien rire les garçons, sachez messieurs qu'une trop forte et régulière consommation d'alcool peut transformer vos pectoraux en poitrine tombante...Et bam, le retour d’estrogène. Ce pic d'hormone féminine a lieu le lendemain...Et quand j'ai entendu ça j'ai immédiatement pensé à certaines personnes que je ne citerai pas (Marc, Thomas si vous me lisait) ! Dernière information étonnante/intéressante, l'alcool a l'effet d'un diurétique, donc plus on boit plus on fait pipi, plus on fait pipi plus on boit...Bref c'est un cercle vicieux infernale. Je sais pas vous, mais je pense qu'on devrait nous prévenir de tout ça à un moment dans notre scolarité!
Toutes ses informations nous sont donnés afin que nous puissions comprendre le mécanisme du bourré moyen et que nous puissions l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard. Dans un pays comme l'Australie, connu pour ses (très/trop) folles nuits, il est indispensable que les employés de bar puissent agir et éviter les débordements. Ici, quand quelqu'un, qui ne tient pas debout, vient commander au bar, les barmans refusent de le servir. En France? On lui sert  un verre et on lui fait payer quatre fois le prix, de toute façon il s'en souviendra pas! 

C'est donc toutes les clés en main pour être une barmaid responsable que j'ai été au cours de Bar Skills et Cocktail. J'ai découvert qu'il y avait peut de différences entre tenir un bar et un stand de glaces, hormis bien sur le produit et par conséquent la clientèle. Mais sinon c'est tout pareil! Le professeur nous a appris à servir des bières à la tireuse, à déboucher des bouteilles de champagne sans crever d'oeil, à déboucher des bouteilles de vin...Bref, des choses que je savais faire avant de savoir marcher! C'est l'avantage d'avoir grandi dans une famille d'alcoolique où une bouteille de vin est débouchée par jour...De toute façon, j'étais surtout là pour les cocktails! Au début, j'étais un peu déçu parce que toutes les bouteilles d'alcool étaient remplies avec de l'eau. Puis c'est au moment de la confection des cocktails, qu'il a sorti la vraie came! Tequila, Triple Sec, Martini, Vodka, Whisky et bien d'autres s'étendaient sur la petite table. C'est à ce moment qu'à commencer la démonstration vite suivie d'une dégustation. Encore une ressemblance avec les glaces, il est très important de connaître le goût de tous les cocktails pour savoir si ceux que l'ont sert sont réussis. En élève dévouée, je me suis donc obligée à tous les goûter. Bien entendu après le troisième, je sentais plus la différence des goûts. Déjà que mon palais n'est pas très développé alors si en plus il est sur-utilisé...Puis le mélange de cocktail a rarement un effet positif. Bref, j'ai pas appris grand chose mais c'était quand même sympa.

Et puis pour finir, j'ai été au cours de Barista & Coffee Art, parce que oui messieurs, dames, il n'y a pas que l'alcool et la fête dans la vie! Par contre, pour quelqu'un qui boit jamais de café, je me suis trouvée plutôt bonne dans cet exercice. Mes lattes, cappuccinos, flat white et autres mokas avaient fière allure. C'est quand il a fallu faire des dessins au cure dent que ça s'est gâté. N'étant pas une fille patiente ni minutieuse, je vous raconte pas comment j'ai galéré pour faire ces fichues fleurs avec la mousse de lait. J'ai cru que j'allais péter un câble. Un coup la mousse était trop épaisse, ou trop liquide. En plus, comme j'aime pas l'odeur du lait, j'étais à moitié en apnée pendant les deux heures de cours de Coffee Art. Je m'y suis reprise à plusieurs fois, gaspillant une quantité énorme de laits, me brûlant la main à plusieurs reprises...Et quand à la fin, j'ai finalement réussi à faire le motif le plus basique...J'étais fière, soulagée et heureuse! Non je n'étais pas une handicapée des mains! Et de toute façon, la concurrence n'était pas juste, j'étais entourée de chinois! Eux, ils sont super minutieux, ils cousent des tennis en usine depuis  l'âge de deux ans. Au même âge, j'apprenais toujours juste à colorier sans dépasser, et encore aujourd'hui, je n'y arrive pas toujours. Voyez le désavantage majeur!

Et tout ça pour finir par me dire qu'avec tout ce que je sais faire maintenant en matière d'art alimentaire, je pensais ouvrir un café/bar à mon retour en France! Une seule question réside : Biarritz ou Bordeaux?

xxx Cheers (I'll drink to that)

mardi 18 octobre 2011

It's just another day for you and me in Paradise

Voila enfin le troisième volet de mes aventures australiennes. Pour être honnête, ça fait une semaine que je planche dessus sans jamais avoir trouvé un bon angle d'attaque! A la base je voulais vous raconter mes premières courses, mais "Bref." s'en est chargé et je reviendrais sur les habitudes culinaires locales ultérieurement! Ensuite j'ai voulu vous raconter ma nipponite aigu aussi connu sous le nom de syndrome chronique de prise de photo excessive (150 photos en 2 heures)! J'avais une bonne intro puis plus rien...en plus, sans vouloir m'auto-honorer, les deux premiers articles étaient assez fantastiques, que dis-je deux chefs d'œuvre de la bloguirature! Avec une barre aussi haute, c'est difficile de produire un texte convaincant. Puis il a eu une journée, ma 7ieme à Sydney, mon weekiversary, ce jour où l'inspiration a surgis tel Zorro dans la nuit! Car si, ici, à Sydney, les jours se suivent, ils ne se ressemblent pas - sans doute parce que j'ai autant de mémoire que Dory, et du coup, même si je passe toujours aux mêmes endroits, tout me parait différent - celui là a été encore plus différent...

Tout a commencé ce matin, alors que je me réveillais en douceur pour mon footing matinale...De qui je me moque! Reprenons : Tout a commencé ce matin, alors que je me réveiller la tête dans le cul de ma grasse mat quotidienne...J'ai jamais aussi bien dormi qu'ici! Au début, j'attribuais ça au décalage horaire mais après une semaine je pense m'être remise! Bref, je disais? Ah oui, je me réveillais donc avec la ferme intention de me trouver un job! Une semaine sans rien faire, c'est absolument abominable, surtout que j'ai pas encore un gros réseau de gens avec qui chiller toute la journée! Je me suis donc installée à mon PC et j'ai envoyé CV sur CV...Bien entendu y a eu de nombreux loupés, comme quand j'ai oublié d'attacher mon CV en pièce jointe, ou quand j'ai oublié de changer la date...Mais visiblement, ça ne les perturbe pas trop puisque 10 minutes après que j'ai envoyé ma candidature pour un poste pour récolter des fonds, j'ai été rappelé pour passer un entretien! Une chambre en 1 journée, un entretien en une semaine...C'est moi ou tout va plus vite ici! Mais ne crions pas victoire, je continue à CVeter jusqu'à avoir faim...C'est à dire pas très longtemps. Je me rends compte que le soleil, timide jusqu'à présent, était sorti...J'ai pris son exemple et suis partie pour une balade/séance de shopping dans Paddington...

J'ai marché, j'ai léché des vitrines, j'ai pris des adresses mails pour postuler plus tard, puis une fois Oxford Street ratissée, j'ai continué vers Darling Harbour. Deux ports en deux jours, ça me donne presque des envies de tour du monde à la voile! C'est tellement majestueux un bateau...Je pense que si je rentre un jour, je rentrais en bateau...Comme ça, j'économiserais le surpoid de ma valise! Alors que je marchais dans le port, les yeux perdus dans l'immensité de l'océan (moment de poésie), mon téléphone australien sonne. Ce portable est super, il est petit, aérodynamique, incassable, et je suis pratiquement sure qu'il est waterplouf...En plus, il est hyper écolo parce que je peux le recharger que toutes les deux semaines...Pas comme l'iPhone! Bref, j'ai un appel d'un numéro que je connais pas, ce qui en soit n'est pas extraordinaire puisque je n'ai que cinq numéros dans mon répertoire, le mien et le répondeur inclus. Au bout du fil, un homme, il se présente, je ne comprends pas un traître mot de ce qu'il me raconte. Je capte vaguement qu'il me remercie d'être passée. Je me dis "chouette, surement une agence de com, dans laquelle j'ai déposé mon CV vendredi qui me rappelle"! L'homme en question me parle de Corée du Nord, cela me parait bizarre mais passons, peut être qu'il me teste sur mes connaissances générales, peut être qu'ils ont un contrat avec le gouvernement, que sais-je! Je dis oui, je dis ok, je dis c'est une excellente idée et sans m'en rendre compte, je viens de faire une promesse de don a Amnesty International! Je viens également de me souvenir que j'avais signé un truc la semaine précédente à propos de la Corée du Nord justement, j'aurais du faire le lien! Je dis que j'aimerais donner mais que n'ayant ni d'emploi ni de compte en Australie, ce n'étais pas possible pour le moment! Il me rappelle demain, affaire à suivre...En attendant, j'ai continué à me balader!

J'ai été jusqu'au bout du port, puis le vent qui soufflait depuis le début de l'après midi s'est encore un peu rafraîchit. Il était déjà 17h, le temps passe vite quand on s'amuse! Je décidai donc de me diriger vers central station pour récupérer un bus. C'est pas la plus proche loin de là, mais c'est actuellement la seule que je connaisse! J'étais pas à une demi heure de marche supplémentaire. Je me baladais donc tranquillement et innocemment dans la rue, quand, soudain, je vis de dresser un logo familier devant moi...ZARA, oui ZARA! Effondrée lorsque j'ai appris l'absence de H&M sur le territoire, me voila ragaillardie. Comme happée par la fièvre acheteuse, je me suis dirigée vers l'entrée du magasin. J'ai parcouru le premier comme un junkie en manque...Puis je suis descendue au -1. Je suis agréablement surprise car ce n'est pas aussi cher qu'on me l'avait dit, enfin en mon humble opinion! Je prends un  document pour postuler comme vendeuse et en sortant je me rends compte que sans le vouloir, je suis rentrée dans Westfield, un centre commercial, plutôt genre eldorado de la fashionista que repère pour la mafia asiatique comme ceux que j'avais vu auparavant! Je sens les larmes montées, mon excitation est à son paroxysme, la CB sautillée dans mon porte feuille! Je commence à aller de magasin en magasins, frénétiquement, puis vint un flash de lucidité. Je me suis reprise en main et sortie de cette enfer/paradis sans rien avoir acheté mais avec deux contacts pour des jobs potentiels! Je suis assez fière de moi!

Alors que je pensais ma folle journée terminée, deux français sont venus me demander leur chemin, en anglais! C'était super flatteur mais j'ai pas su leur répondre donc le mythe est tombé. Cela dit je leur ais répondu en anglais! Après ça je suis montée dans le bus, je me suis encore une fois trompée d'arrêt mais au lieu de m'arrêter un arrêt trop tard, je suis descendue 5 arrêts trop tôt...Appelez moi Agathe Boulet!

xx Cheers

vendredi 14 octobre 2011

Dur dur d'être français...


Enfin dans mon cas, d'être une française...Et pas uniquement parce que la terre entière pense que tu es un connard...Encore une fois, une connasse dans mon cas!
Je n'ai jamais particulièrement revendiqué ma nationalité française, hormis pendant les fashions week parisiennes et je le ferai probablement si on gagne la coupe du monde...Ce qui pour le coup est peu probable! Je ne me suis jamais trop senti française, que ce soit dans l'attitude, la façon de penser, d'agir. Et pourtant, depuis mon arrivée à Sydney, je ne peux que constater que malgré tous mes efforts, la francisation a bien eu lieu.

Dans un pays où tout le monde attaque tout le monde, on développe une méfiance hors norme! D'autant plus si la personne en face est excessivement gentille. Alors, on m'offre de l'aide, je ne peux m'empêcher de me méfier. Le réceptionniste, mes voisins de siège de l'avion, ou encore le chauffeur de taxi, ici tout le monde veut me rendre service et à chaque fois, ma première pensée est : Ils sont sûrement trafiquants d'organes, d'enfants, de drogues ou bien alors, ils sont à la tête d'un réseau de prostitution. Après 22 ans en France, je ne peux envisager cette gentillesse comme gratuite. Je ne peux pas y croire et pourtant j'en ai envie! Mais soyons honnête, dans la même situation en France, à moins que d'être une suédoise de 18 ans qui ressemble à Heidi Klum, il y a peu de chance de voir des mains se tendre...Et même dans ce cas, c'est pas sur qu'il n'y est que des bonnes personnes au bout.

Ensuite, la politesse même minime et le respect de l'autre me semblent toujours exagérés. Jamais de ma vie, je n'ai vu autant de gens attendre que le feu passe au vert. Quand ils me bousculent, les gens s'excusent...sans ironie ou doigts d'honneur! Par réflexe, je vérifie toujours que ma montre, mon porte feuille et mon portable n'aient pas disparu...Génération piquepocket! Quand je rentre dans les boutiques, les employés me saluent, spontanément et ils me demandent comment je vais aujourd'hui! Encore plus fou, ils attendent et écoutent la réponse! Dans le bus, les gens disent "Bonjour" au chauffeur et "merci" lorsqu'ils descendent du bus! En France, le chauffeur te calcule pas ou rarement. Puis toi, tu t'en rends pas compte parce qu'entre le magazine que tu as dans les mains et l'iPod à fond dans tes oreilles, tu es seul au monde...enfin seul dans le bus. Mais ici, tout est différent. Personne ne porte d'écouteur, les gens chuchotent dans leur téléphone, ils se parlent, les jeunes aident les vieux...Bref c'est irréel!

De plus, ici on ne se juge pas! Cette tare est probablement celle de laquelle je vais avoir le plus de mal à me défaire! Comme me l'a dit mon pote Martin, chauffeur de taxi argentin : "Ici on s'en fiche d'où tu viens tant que tu fais ce qu'il faut et que tu ne causes aucun problème". Il a aussi dit quelques choses sur les musulmans en sous nombre et loin mais j'ai préféré ne pas retenir! Avec une philosophie pareil, ce n'est pas difficile d'être détendu de la slaps (synonyme cool de Tong ou Claquette, réservé aux gens du milieu des riders...Yeaaah). Ici, même les gens tatoués/percés, un poil gothico-punk sont souriants, accueillants et chaleureux...

Bref, un monde bisounours hipster! Ce n'est pas désagréable mais je dois avouer que quand Martin, mon pote taxi, s'est fait insulté par en mec en scooter, je me suis quand même un peu plus senti chez moi! Voyez!! Même quand tout se passe bien, je trouve le moyen de râler...Française un jour, française toujours!

xx Cheers

jeudi 13 octobre 2011

Ooohhhhh Stralie

Finalement, quand on y réfléchit bien, le plus dur dans le fait de partir, ce n'est pas tant d'arriver dans un pays inconnu mais plutôt de laisser derrière soi, sa famille et ses amis. Pour moi, la tache a été simplifiée par le fait que je n'aime personne!!

Plus sérieusement, les deux premières heures de vol ont été consacrées inventorier ce que je laisse derrière avec une petite (mais alors vraiment toute petite) pointe au coeur. En même temps, je ne réalisais pas vraiment ce qui m'arrivait grâce à une sorte de léthargie dans laquelle le manque de sommeil et la fatigue nerveuse m'avait plongée. J'étais en plein paradoxe mental où une partie de moi était triste de partir et l'autre partie se disait, "Qu'est-ce qui se passe là?". Finalement, les gens qui restent derrière réalisent plus vite et plus facilement l'ampleur de la chose.

J'ai obtenu mon visa en Avril et mon billet en Mai. S'en est suivi un été de tous les dangers à parler à tout le monde de mon plan. L'attente a été extrêmement longue et extrêmement courte à la fois. J'ai travaillé jusqu'au dernier moment, ce qui m'a permis de ne jamais me retrouver seule avec mes angoisses, ce qui du coup, m'a permit de ne pas en avoir. Les gens autour de moi me poser mille et une questions auxquelles je n'étais pas capable de répondre, sans pour autant que cette ignorance face grandir en moi une quelconque pression. Alors le jour où il a fallu boucler la valise pour partir, j'étais hyper zen. Je me disais que ça pouvait pas être possible, ça n'était sur le point de se produire. Je ne pouvais pas croire que les cinq mois avant mon départ s'était déjà/enfin écoulés. Pendant 28h, je suis passée d'avions en aéroports, d'aéroports en avions...Toujours sans réaliser ce que j'étais entrain de faire. Quelques éclairs de lucidité m'ont mis face à la réalité, mais très vite, je replongeais dans mon innocence caractéristique. Comme si ces nombreuses heures de trajets n'était qu'un rêve et qu'au réveil je serais au chaud dans mon lit à Anglet. Je dis au chaud, parce que dans ces P*%$# d'avion, on se gèle les miches. Même une fois arrivée à Sydney, je ne réalisais toujours pas que j'étais partie pour une année en Australie.

Le mardi matin, lendemain de mon arrivée, je me suis réveillée, sereine et reposée, toujours inconsciente de ce qui s'était passé ces dernières 28 heures. Quand je suis descendue, j'ai été frappé par le nombre d'asiatiques présents, au point de me demander si je ne m'étais pas arrêtée à Singapour par mégarde. Mais là, toujours pas le temps de réfléchir, ma mission de la journée consistait à me trouver un logement si, non définitif, temporaire. Qu'importe où je me trouvais, la condition d'SFD ne pouvait pas être meilleur qu'ailleurs. J'ai repris contact avec des potentiels colocataires, organisé trois visites pour l'aprés-midi, puis je me suis allongée pour reposer mes yeux. Deux heures et demi plutard, je me reveillais de ma sieste pas du tout fraiche et encore moins pimpante. J'aurais facilement trainé au lit toute la journée mais le devoir m'appelait. Un douche, un jean, un tee shirt et j'étais partie pour mes premiers pas dans la ville.

Une fois dans la rue, je ne pouvais plus nier le fait que j'avais quitté la France. Les gens souriants marchaient cool et relax. Ils attendaient que le feu passe au vert, ils s'excusaient quand ils me bousculaient...Définitivement plus la France mais j'y reviendrais dans un autre article. Je monte dans le bus 395 direction Maroubra Junction pour ma première visite. Je sais que je suis dans le bon bus mais je n'ai pas la moindre idée de quand je dois en descendre. J'ai donc passé le trajet les yeux plissés pour essayer de lire les noms de rues. Entre le chauffeur qui roulait à fond et les panneaux cachés, ce fut un exercice périlleux. De plus, étant encore essentiellement entourée par des asiatiques, je priais pour pas qu'ils ne confondent ma grimace avec une sorte de moquerie gratuitement méchante. Bien entendu, j'ai loupé mon stop! Même les yeux mi-clos, j'avais vu venir cet échec. Je descends au suivant puis rebrousse chemin.

Je trouve la maisonnette assez facilement. Le quartier est sympa, résidentielle, plutôt familiale : Idéal pour une attaque nocturne ou un enlèvement! La maison est pas mal, un gros potentiel sous exploité ce qui me fend toujours le coeur. Cinq chambres, deux salles de bain, un salon, une cuisine et un petit jardin...Le tout à 15 min des plages! J'ai connu pire (9m² au 36ieme sans ascenseur et sans toilette à clichy par exemple). Je suis assez séduite, mais j'attends beaucoup de mes deux autres visites dans le CBD. Comme elles ont lieux en fin d'après midi, je profite d'un temps mort pour faire un tour au centre commercial et me prendre un numéro Australien. Ensuite je rejoins le centre, où je marche ("seule" H 60ieme B JJ) en rond, je me perds dans la fôret de building. J'avance sans savoir où je vais. Puis approche l'heure de la seconde visite donc je reviens sur mes pas.

Arrivée devant le 156 Chalmers Street, je trouve déjà que l'immeuble en impose. J'appelle Dave le propriétaire qui descend me chercher au portail. Il me fait visiter la piscine, la salle de gym, le hammam et le sauna. J'ai déjà envie de signer! Mais je déchante vite quand je vois que la chambre n'est pas meublée. De plus, Dave a l'air très gentil mais je me vois mal vivre avec lui. Donc on raye! Direction le troisième appartement...

Au pied du 187 liverpool street, je bloque. Je relis plusieurs fois l'adresse pour m'assurer de ne pas m'être trompée. A la façade, on dirait plus le siège de l'ONU qu'un immeuble pour logement de jeunes. Je rentre dans le hall, où me salue très chaleureusement un receptionniste absolument charmant. J'ai 30 minutes d'avances, donc ce n'est pas pour me déplaire que j'attends, face à lui. Il engage la conversation, soit parce qu'il est subjugué par ma beauté européenne soit parce que je lui fais pitié à poirauter comme une courge. Ayant la tête dans le cul depuis 3 jours et des valises sous les yeux tellement grande que je pourrais y ranger mes 23 kilos de vetements, je me fais à l'idée que je lui fais pitié. Il me parle, je comprends pas tout mais je souris et je hoche la tête, souris et rigole à intervalles régulieres...Potiche jusqu'au bout! Je comprends vaguement qu'il me parle d'un appartement libre près de la plage, je comprends aussi qu'il est personnal trainer et qu'il s'est récemment séparé de sa copine: Globalement l'essentiel! En remettant tout dans l'ordre, je comprends qu'il me propose de visiter la chambre libre dans son appartement à 7h30 le lendemain matin entre deux clients de training. Je lui ais dit pourquoi pas, tout en me disant que jamais je pourrais me lever pour 7h30 le lendemain (erreur, j'étais débout à 4h avec le jetlag). Du coup, il a pris mon numéro, j'ai pris le sien et le propriétaire de l'appartement, que je venais visiter, est arrivé. Encore une fois, un appart avec un enorme potentiel mais très mal décoré. Le propriétaire/colocataire m'explique que je peux partager la chambre et payer 190$ par semaine ou prendre la chambre pour moi seule et payer 350$. Il m'explique aussi que la chambre n'est disponible que mi novembre. Bref, c'est mort. Je continue quand meme la visite par politesse. Il m'amène sur le toit au 30ieme étage. On y trouve une piscine chauffée, un jacuzzi, un sauna et une salle de sport...Mais pas seulement. J'ai sous mes yeux la plus belle vue de Sydney. Et là pour la première fois, je réalise ou je suis, ce que je fais et ce qui m'attend. Un dur reveil face à une spectacle fantastique...

Pour info, j'ai pris la petite maisonnette depuis laquelle je suis actuellement entrain de vous écrire. La chambre du 187 Liverpool Street ne meritait pas les sacrifices que j'étais prête à faire, à savoir : Faire un prêt, vendre un rein, dormir dans un parc en attendant qu'elle se libère et trouvait trois jobs pour payer le loyer.

Et si je me cassais?!


Un jour, comme ça, un peu sorti de nulle part, j'ai décidé de partir en Australie. Je vous accorde que l'idée me trottait dans la tête depuis un moment! Je vous accorde également que je n'ai pas choisi l'Australie par hasard...Mais reconnaissez tout de même, que j'ai décidé comme ça, sur un coup de tête, de passer à l'action! Bon ok, plusieurs coups de tête, ou plutôt plusieurs coups sur la tête!

australie-sydney.jpg

Premièrement des échecs professionnels, un marché de l'emploi français saturé pour les non-plombier, non-batisseur ou non-médecin, les grêves a répétition sans raisons, un sentiment d'insécurité croissant, bref un ras le bol général de l'état de mon pays natal. Alors comme l'a dit un grand philosophe moderne "La France on l'aime ou on la quitte", j'ai choisi la deuxième solution!
New York était mon premier choix mais le marché de l'emploi n'était pas meilleur et l'obtention d'un visa beaucoup trop couteuse et compliquée, à moins de faire un mariage blanc! J'ai y pensé mais on (papa) m'en a découragé. J'ai également envisager le Canada, une façon plus facile d'être quasiment aux States...Le climat m'a découragée! Ainsi mon choix s'est porté sur l'Australie. Le visa est facile à obtenir, rapide et cheap, le climat y est plutôt pas mal et la vie y est très agréable, il parait!

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Une fois le pays selectionné, il a fallu choisir une ville! Chacun y est allé de son petit commentaire, de son contact parfois le cousin eloigné de son grand oncle par alliance qui connaissait l'amie d'une ancienne colocataire, bref...J'ai ignoré les conseils et j'ai choisi Sydney. Je sais, ce n'est pas une grosse prise de risque non plus mais quand même, c'était ma décision! Le visa en poche, le billet pris...J'étais prête à commencer l'aventure à l'automne!

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C'était mon raisonnement en avril/mai dernier mais pour pouvoir continuer le cours de ce blog, il me paraissait essentielle d'y revenir! Maintenant, entrons ensemble dans le vif du sujet...dans le prochain article

xxx Cheers

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