mercredi 19 septembre 2012

London, I heart you



Aussi surprenant que cela puisse paraître, la capitale anglaise m'a accueillie à bras ouverts, et ce, à tous les niveaux. Alors que la majorité des gens m'avait prévenue, "tu vas voir, ça va être difficile", "les logements bien sont chers et difficiles à trouver", "Es-tu prête à affronter le climat anglais?"...Et bien, figurez vous que l'installation s'est faite plus facilement qu'en Australie et pourtant, ce n'était pas gagné, puisqu'à J-1, je n'avais même pas de canapé à squatter!

1. Climatiquement parlant, Londres est connue et reconnue pour sa grisaille et la pluie! Comme, j'ai en plus, une fâcheuse tendance à amener le mauvais temps avec moi (Sydney a connu plus le mauvais été de ces 50 dernières années lors de mon passage), je m'attendais à devoir braver le déluge. Que nenni! Le soleil n'a presque pas arrêté de briller depuis mon arrivée. La température, très douce, permet même aux badauds de se munir uniquement d'une petite laine lors de leur ballade. Cependant, il faut savoir, que la raison principale pour laquelle j'avais choisi l'Angleterre, était de pouvoir y étrenner mes tenues d'hiver, qui hibernent dans mon placard depuis Mars 2011 (été français > été australien > été français). Je n'irais pas jusqu'à dire que cette clémence inattendue du temps me déplaît, mais mes manteaux trépignent d'impatience dans ma valise! Ils n'ont qu'une hâte, parader sur les pavés londoniens au côté de toutes les fashionnistas anglaises. Le seul avantage, hormis l'absence de pluie bien sur, est que n'étant pas installé à 100%, je n'ai pas encore eu à partir en mission spéléologie dans ma valise pour les en sortir. Un jean, un tee shirt, un cardigan et roulez jeunesse!

2. La recherche d'appartement, quand à elle, a été facile et relativement courte. Je n'ai visité que quatre chambres. Sachez que pour arriver à ce résultat, j'ai envoyé des dizaines de milliers de mails à des inconnus qui recherchaient un/une colocataire! D'après mon expérience, voici un tour d'horizon de ce que présente le marché de la colocation londonien (ordre décroissant de prix):
- Le premier appartement que j'ai visité, était dans le très chic quartier de Marylebone, à deux pas du musée de Madam Tussaud et cinq de Hyde park.. Ses avantages étaient sa localisation, très central et dans un quartier très calme. La chambre très correcte était accompagnée d'une salle de bain privée, au sein d'un T3 partagé avec deux professionnelles, anglais de Manchester. Son principal inconvénient était le prix (£700/m + Tax) qui bien que pas excessif, était malheureusement un brin trop élevé pour quelqu'un sans emploi. En plus, le feeling avec les colocataires n'était que moyennement bien passé. Sans regret, j'ai dit NEXT!
- Le troisième appartement était dans le quartier de Elephant & Castle, au sud de la Tamise. Pour être entièrement honnête, j'étais prête à prendre le chambre juste à cause du nom du quartier, mais ça, c'était avant de m'y rendre...Loin du décor Bollywood attendu, l'atmosphère se rapprochait plus de l'ex URSS. J'ai eu comme un sentiment de déjà vu, déjà vécu, absolument pas lié à une scène de "Anna et le roi", plutôt "Poznan 2, le retour". Le quartier, gris et triste, était peuplé de bâtiments en brique, tout aussi gris, tout aussi triste. Les gens dans la rue donnaientt l'impression de traîner toute la misère du monde, sauf un petit groupe de joyeux lurons, particulièrement avinés, qui se criaient dessus, au pied de l'immeuble qui abritait mon potentiel futur chez-moi. L’appartement en lui même n'était pas horrible mais un peu vétuste, en particulier les pièces communes. Et pour en finir avec les raisons pour lesquels je n'ai pas choisi l'appartement: les locataires étaient bizarres, socialement inadaptés et sans avoir besoin de trop parler avec eux, je savais que nous ne partagerions aucun éclat de rires au coin du feu...Probablement en raison de l'absence de cheminée! Le prix de cette merveille : £610/m et je n'ai même pas demandé si tout était inclus!
- Le quatrième appartement, lui, se trouvait à côté de la gare de King's Cross, qui doit sa célébrité à Harry Potter, puisque c'est la gare de laquelle part le Poudlard Express. En tant que grande fan, j'ai cherché la voie 9 3/4, mais je n'ai pas encore mis la main dessus. Ce logement était un peu particulier car sur les cinq chambres qui le composait, trois seulement étaient des résidences permanentes, les deux autres servant à héberger des voyageurs internationaux en goguette à Londres. Le propriétaire, un autrichien d'environ une 50/60aine d'années, était un docteur, à la recherche de quelqu'un pour occuper l'une des chambres mais également pour le décharger dans les tâches ménagères qui incombaient à l'arrivée régulière de nouveaux locataires. L'avantage était donc la possibilité de rencontrer de nouvelles personnes très régulièrement et ainsi de ne pas vivre avec quelqu'un suffisamment longtemps pour s'engueuler, la flexibilité du loyer selon mon implication dans l'appartement (entre £480 et £640/m toutes charges comprises). Les inconvénients auraient été la présence de différentes personnes dans mon espace personnel, la taille de la chambre dans laquelle logeait à peine un lit deux places et un placard et le fait que le propriétaire n'était pas particulièrement d'accord pour que j'accueille mes amis et ma famille dans ma chambre (en même temps, je sais pas où je vous aurais mis).
- Le deuxième chronologiquement et le meilleur, celui dans lequel j'ai posé mes valises, est à Kilburn, le quartier juif, sur Shoot-Up Hill...Je suis une fille qui vit dangereusement et qui n'a pas peur de la violence des mots! Pour ceux qui ne voient pas du tout où je suis, c'est au nord de Londres, dans le comté de Camden (Rock On, Arrrrr). Parmi les quelques résidents célèbres de ce quartier en pleine expansion : Kate Moss et Lily Allen...Ce n'est peut-être qu'un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. L'appartement est situé au rez-de-chaussé d'une maison victorienne. L'emplacement permet à l'habitation de jouir d'un grand jardin à l'arrière, certes à Londres, en hiver, ce n'est pas essentiel mais on ne sait jamais. Avec le réchauffement climatique et tout, je ne perds pas espoir que, un jour, la Grande Bretagne devienne une île tropicale. Et pour finir, je vais partager cette charmante demeure avec trois garçons, âgés de 24 à 37 ans et originaires d’Irlande, Angleterre et Autriche! Le contact a été excellent, j'ai donc dit OUI de suite mais je n'étais pas la seule sur le coup. Il a fallu attendre 24h avant de prendre connaissance de leur choix...J'étais l'élue. Quel soulagement!



3. Comme la vie à Londres n'est pas gratuite, j'ai également dû, en parallèle de ma recherche de toit, me trouver un job, alimentaire dans un premier temps. J'avais commencé à postuler sur internet grâce à Monster, Gumtree, LinkedIn...mais les réponses n'étaient pas arrivées en masse. J'ai eu une réponse positive pour être Guest Blogueuse bénévolement, et pour passer un entretien pour être serveuse dans un bar. Pour le premier, je cherche encore un sujet à traiter pour un post inaugural et pour le second, j'ai passé l'entretien mais n'est pas été prise. Et puis, j'ai postulé dans la très célébre chaine de fast-food au M jaune...Il faut savoir que ce n'est pas la première fois et, qu'ils ne m'ont jamais prises! Mais comme mon ego est costaud, je ne leur en ai pas tenu rigueur et j'ai réessayé, pour la 6 ou 7ième fois. Il faut croire que c'est la bonne! J'ai en effet postulé samedi dans la journée sur leur site internet. J'ai eu une réponse pour me dire que j'étais sélectionnée dans les heures qui suivirent et par la même occasion, un rendez-vous pour le premier entretien. Il avait lieu hier et n'a duré que dix minutes pendant lesquels, la recruteuse m'a surtout faite parler. J'en ai déduit que c'était pour jauger mon niveau d'anglais, mais quand je vois certaines personnes qui y travaillent, je me dis qu'ils ne sont quand même pas très regardant. Le second entretien, dans la foulée, était avec le manager du "restaurant" dans lequel j'allais potentiellement travaillé. J'ai attendu 45 minutes avec un groupe de hongrois qui parlaient anglais comme des vaches espagnoles. L'un d'eux m'a répété 5 ou 6 fois qu'il était fan de Shakira, WTF! Puis j'ai enfin rencontré le manager qui, en plus d'être antipathique, m'a dit que "clairement, il ne recherchait pas des foudres de guerre" pour ajouter ensuite que j'avais le profile parfait. Aujourd'hui encore, je ne sais pas comment digéré cette information!
J'ai ensuite reçu un appel ce matin pour me dire que le manager de la veille ne me prenait pas (bâtard) mais que j'avais un entretien dans un autre établissement de la chaine dans une heure. Direction Bond Street, pour rencontrer un manager beaucoup plus gentil, dans une branche beaucoup plus agréable et mieux placée avec un personnel un poil plus sympa! C'est un fast food quand même. Ici, ils veulent bien de moi et j'ai donc, dès demain, un Welcome Meeting...To be continued! 
Le seul point positif que je vois à cet emploi, en plus du revenu, c'est la formation supplémentaire que je vais pouvoir ajouter sur mon CV qui en manquait! Plus sérieusement, je pense que de cette expérience va découler de nombreux articles qui vaudront le détour. 

Me, after few month working at the fast food chain...Yes junk food turns people into Mexican kids.
4. Et dernier point, je peux dire que, administrativement, je suis parée à tout. En cinq jours, j'ai:
- Pris rendez vous avec le Job Center qui doit me délivrer mon National Insurance Number.
- Ouvert un compte en banque. Pour ça, j'ai dû un peu feinter et faire le tour de tous les guichets pour obtenir un rendez-vous le plutôt possible. J'ai donc pris plein de rendez-vous que j'ai du annuler, les uns après les autres.
- J'ai pris un téléphone et un numéro chez Vodaphone et je fais actuellement débloquer mon iPhone parce que le Samsung de 2000 qui ne fait même pas de photos, je n'en peux déjà plus.

Comme vous pouvez le constater, j'ai été en cinq jours, plus efficace qu'en 23 ans et 9 mois. Si j'avais en plus trouver un copain, ça aurait été parfait, mais chaque chose en son temps...Ne mettons pas la peau de l'ours sur la charrue avant d'avoir tué les boeufs!

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