lundi 7 novembre 2011

Mom, Dad, I wanna be a pro surfer...

Comme je l'avais annoncé, il y a deux articles, ce weekend serait placé sous le signe du surf. Pour quelqu'un qui est né et a globalement passé toute sa vie dans le sud ouest de la France, n'avoir jamais surfé est une hérésie. Et bien que non étrangère aux sports de glisse, je ne peux cependant pas me venter d'avoir un quelconque talent quand il s'agit de se lever et tenir debout sur une planche. De plus, passé un certain âge, il est absolument impossible de prendre des cours de surf à Anglet sans être à la risée de toute la ville. Je m'étais donc faite à l'idée que je ne surferais probablement jamais. Arrivée en Australie, je me suis dit qu'il fallait profiter de ce nouveau départ pour se donner de nouveaux objectifs. C'est ainsi que je me suis inscrite au Waves Surf Camp.

La journée de vendredi a été consacrée à me préparer pour le weekend. Derniers achats, un peu de stress, beaucoup d'excitation. Je trépignais d'impatience, valise à la main jusqu'à 18h. Je ne voulais pas partir trop tôt pour éviter de poireauter comme une débile au point de rendez-vous. J'y suis donc arrivée vers 18h45, sachant qu'on devait se retrouver à 19h. 
Arrivée au lieu-dit, j'ai eu l'agréable surprise de voir un gros groupe de jeunes normaux, lookés surfeurs ou wannabe surfeurs du moins. Les GO arrivent, jeunes, bronzés, énergiques...Ils commencent à rassembler les foules et c'est à ce moment que je remarque leur tee shirt RIP CURL. Il ne s'agissait pas de mon camp mais du RIP CURL Surf Camp, avec qui, visiblement, nous partageons le point de départ. Quand ils eurent fini de faire rentrer tous leur groupe dans le bus, je me suis retrouvée seule sur le trottoir. Y avait tellement de monde que je m'étais attendue à ce qu'une partie du groupe soit avec moi. Et bien non!  Seulement une allemande qui ressemblait à tout sauf a une potentielle surfeuse. Le bus est partie et notre véhicule est arrivé. Une sorte de vieux van, conduit par un surfeur d'environ 45 ans....Rien à voir avec les apollons du RIP CURL Surf Camp. J'ai en même temps appris que nous étions uniquement 4 inscrits pour ce weekend : L'allemande, un de ses compatriotes et une canadienne. Moi qui voulait rencontrer du monde, c'était bien ma veine. J'ai eu envie de pleurer puis je me suis dit : "Ça t'apprendra à choisir le camp le moins cher"!

Pendant la première moitié du trajet nous avons fait connaissance...Pendant la seconde partie, nous avons dormi. En France, quand on conduit 30 minutes, on a l'impression d'être à l'autre bout du monde, ici tu conduits 4 heures comme qui rigole. Etant parti en fin de journée, nous sommes arrivée au camp pendant la nuit. Deano nous annonce que nous allions surfer tôt...Donc pas de folie le vendredi soir, et pourtant le réveil du samedi fut dur.
Après ce qui m'a parut n'être deux heures de sommeil, je distingue difficilement une voix qui marmonne quelques choses. Il s'agit de notre instructeur qui nous annonce le programme de la journée. Je n'ai strictement rien compris mais pour ma défense, c'est dur d'être alerte à 7h du matin et son accent australien est très/trop prononcé. J’acquiesce quand même, de toute façon j'ai pas spécialement le choix. Trente minutes pour se préparer. Je vois de nombreuses tête se demandé comme est-ce possible d'être prêt en 30 minutes? Et bien, c'est facile tu parts surfer toute une journée, juste le temps d'enfiler un maillot de bain, un short et un tee shirt, et me voilà prête. Mes compagnons commencent déjà à se mettre de la crème solaire, comme si il était possible de bronzer à 7h30 à l'ombre sur la terrasse! J'avance au radar jusqu'à la cuisine, dans laquelle je me charge de griller les toasts...Premier jour et déjà de grandes responsabilités! Pendant le petit dej', nous avons droit à un cours de vocabulaires australiens. Il nous parle de cette habitude bizarre de raccourcir les mots et ajouter des voyelles à la fin. Ainsi, Dean est devenu Deano, le Bowling est le Bowlo, La station service est le Servo et le meilleur pour la fin, le Barbecue est un Barbi. Ce qui donne droit à des phrases bizarres telle que : "Put the steaks on the Barbi", ou "Light up the Barbi"...


Une fois régénérée par des tartines à la pâte à tartiner goût noisette (nous ne citerons aucune marque pour des raisons de droits), j'étais enfin apte à faire quoi que ce soit. On récupère les combis, on va chercher les planches...Au passage, un groupe d'australiens de base tentent une approche sur mes co-élèves féminines et moi-même, la première de nombreuses tentatives...Et puis nous voila partis dans la fourgonnette du bonheur, direction Elizabeth Beach, NSW. Lorsqu'on arrive à destination au alentour de 9h, il y a peu de monde. On enfile la combi vite fait. Je commence de bonne humeur, parce que je rentre largement dans la combi taille S...Yay, petite victoire personnelle! Ensuite, Deano nous explique toute la base. Bien entendu, je sais déjà quasiment tout puisque j'observe des surfeurs depuis 22 ans...La théorie n'est pas mon point faible! Je commence à briller en donnant de très bonne réponse à toutes ses questions. Mais du coup, je me fous une énorme pression, va falloir que je donne tout pour pas être ridicule dans l'eau.






On répète les mouvements sur le sable pendant une dizaine de minutes et pendant que j’enchaîne ramer, pousser, se lever sur le sable, je repense à tous les gens dont je me suis moquée parce que j'ai toujours trouvé ça nul comme méthode. J'avais toujours dit, JAMAIS vous me verrez faire ça...Et bien c'était à moitié vrai. Personne ne m'a vu, mais je l'ai fait. J'ai surfé sur le sable...Boouuuh me! Ensuite, nous sommes ENFIN allés dans l'eau. Ma planche devait faire environ deux fois ma taille en hauteur et une fois et demi ma largeur, mais elle était rose alors rien que pour ça j'ai pas râlé. Depuis le début du weekend, j'avais un peu l'impression d'être Barbie fait du surf puisque mon sac, ma valise, mon sweat, mon short et mon maillot était également rose...Et là, le hasard m’attribue la seule planche de cette même couleur...est-ce un signe?! Dans l'eau, je maîtrise facilement l'engin! Les vagues n'étaient pas bien grandes et il y avait peu de courant mais par contre, c'était sacrément ventue. Je me suis prise la planche dans la hanche à plusieurs reprises. J'ai ramé pendant un moment, dans le vide, j'ai avancé, je me suis prise des vagues dans la tête, j'ai reculé, j'avais de la crème solaire dans les yeux, ça piquait...Puis quand finalement j'ai pris une vague et là, je me suis levée. Ce fut court certes mais tellement intense. Un soudain sentiment de liberté s'est emparé de moi. Tous mes problèmes (de travail, ndlr), tout l'effort pour y arriver...Pouf, envolés! J'avais qu'une envie recommencée...De plus, après ce premier succès, j'ai été félicité par mon professeur! Vous n'imaginez même pas à quel point j'étais fière. Bon la suite a été moins glorieuse, mais on ne peut pas toujours être bon.


Pendant une session de deux bonnes heures, j'ai du prendre environ 8 vagues et me lever 4 fois. Un taux de 50% de réussite pour un début, je trouve pas ça mal! Pour me féliciter de cette performance, Deano m'a fait passé de la  deuxième plus grande planche à la plus petite...Plus petit donc plus difficile, donc plus de vautres! Je suis redescendue à 25% de taux de réussite! Puis pour ma défense, j'avais faim, et je ne peux rien faire quand j'ai faim! Je me suis donc résolue à sortir de l'eau et rejoindre le campement. 






Après manger, on part pour une balade digestive dans les alentours d'Elizabeth Beach. En effet, il est bien connu qu'il faut attendre 30 minutes après avoir manger avant de retourner se baigner! Règle que personne ne prend au sérieux en France mais apparemment ici oui! On traverse la plage, on marche dans la forêt, on arrive sur une plage de naturistes qui s'appellent Booti Booti que nous pouvons traduire par Fesses Fesses. C'est quand même un comble! Nous avons traversé la plage sans trop savoir où poser nos yeux. Certainement pas sur la population, car comme partout dans le monde, les naturistes ont rarement des corps de dieux! Ou alors si, mais dans le style Bouddha sur le retour! Qu'importe nous étions là pour observer la nature pas humaine. Nous avons tracé notre route, grimpé sur une colline, épié les éventuels serpents et admiré la vue...Et bref, la vie quoi! Le long du trajet nous avons eu le droit à un cours de géologie et flores par Deano qui avant d'être professeur de surf était paysagiste. Donc niveaux arbres et tout, il s'y connaît. Bien entendu, je n'ai retenu aucun nom, ni aucun conseil concernant où planter quoi, mais je devrais pouvoir survivre sans. Et puis je n'avais qu'une hâte, retourner affronter la mer. Et c'est ce que j'ai fait, mais malheureusement, elle a très vite pris le dessus, mon corps me lâchant petit à petit. J'ai décidé d'arrêter quand au bout de deux heures, j'avais même plus la force dans mes bras de pousser pour le lever et qu'à chaque tentative, je m'explosais sur la planche comme une grosse m***. Ce moment a à peu près coïncidé avec le moment de partir. Je me suis impressionnée par mes talents certes mais aussi et surtout par ma volonté de continuer même quand tout mon corps criait STOP!!



Sur le trajet retour on s'arrête au Bottle Shop pour faire le plein pour le soir, essentiellement de la bière, histoire de rester dans l'esprit aussie surf trip. On fait un deuxième arrêt en haut d'une colline qui donne sur une plage et qui est le HotSpot des surfeurs locaux. Ils s'y retrouvent pour discuter, boire des bières, fumer des joints, et regarder les autres surfeurs. A cette occasion, nous avons eu le droit à une démonstration par Dean qui s'est fait une session juste pour le plaisir. Il nous a confié, qu'il n'avait pas surfé pour le plaisir depuis plus d'un mois et que ça lui avait fait un bien fou. A cet endroit si tu as le bon look et le vocabulaire adéquate, tu peux totalement faire illusion que tu surfes depuis toujours. 


Un 1l de bière plus tard pour moi, deux pour les autres, (n'oublions pas que je suis avec deux allemands et une canadienne) nous sommes repartis en direction du campement! Nous étions attendus par d'autres membres du staff du Surf Camp qui rentraient de Byron Bay où se tenait un camp durant la semaine précédente. Après leur arrivée, nous étions 4 élèves et 5 membres du staff...Si c'est pas le grand luxe ça! J'ai vite sauté dans une douche pour me débarrasser de tout le sable que j'avais ramené dans mes cheveux. Ensuite, direction le jacuzzi avec les deux autres filles et une autre allemande qui travaillait dans le camp. On a ensuite était rejoint par Jayjay, un pro longboarder. On a discuté de tout et de rien, d'attaque de requins, de notre journée. Ensuite son arrivée nos "amis" du matin. Un groupe qui, je crois, était là pour l'enterrement de vie de garçon de l'un deux. Un groupe d'australien/australopithèque qui n'en était clairement pas à leur première bière! J'ai eu le droit à des remarques de bases sur le cliché français, à un désolé pour la coupe du monde...Je me suis rendue compte qu'ils me faisaient parler uniquement parce qu'ils avaient une sorte de fascination pour mon accent français. Je reconnais que ce qui m'a mis sur la piste, ce sont les tentatives de rapprochements physiques de l'un d'eux et la réflexion des autres "Il a un truc pour l'accent français". C'est donc tout naturellement que je suis sortie du jacuzzi quand ils ont commencé à parler des compétences françaises en matière d'amour...Je voulais pas du tout être prise à parti par ce groupe de boloss. Ils auraient eu la vingtaine et un physique avantageux...Mais le plus de 30 ans, ça me dit rien du tout, enfin sauf Georges Clooney bien sur!




J'ai enfilé des vêtements "chauds" parce qu'une fois le soleil couché, la température baisse énormément. Ensuite, toutes les petites mains, que nous étions, se sont activées en cuisine pour préparer le Barbi. Un moment de convivialités dans la cuisine, suivi d'un excellent diner puis d'un tournoi de Ping Pong...En toute modestie, je les ais explosés! Ensuite petit stop par le jacuzzi, nous avons été vite rejoins par les moustiques et puis par nos amis australiens d'avant qui avait, je le pense, foutu une sacré claque à leur stock de bières. A tel point, que j'ai eu le droit à une demande en mariage et de nombreux vive la France. Je pense très sérieusement à me faire engager par l'état pour devenir la représentante officielle de la France dans le monde. Petit pas pour Agathe, grand pas pour le pays!


xx Cheers

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