jeudi 10 novembre 2011

That was some good surfin' mate, aye

Malgré une soirée très raisonnable, le réveil à 7h30 en ce dimanche matin fut douloureux avec encore une fois, cette désagréable impression de ne pas avoir trouvé le sommeil et la terrible réalité d'avoir été la cible d'une séance de fléchettes entre moustiques. Cependant, c'est quand il a fallu bouger que ça c'est compliqué. Même avec ma condition physique d'athlète de haut niveau, je n'ai pu empêché l'apparition de courbatures. Je pense même que le mot courbature est trop faible pour qualifier la douleur qui s'emparait de mon corps frêle à des endroits où j'ignorais avoir des muscles. J'entends les mauvais esprits (Papa) dire que ça devait faire une grande surface, compte tenu de ma faible masse musculaire! Mais, il faut souffrir pour être bon. J'ai donc ignoré cette douleur intense et je me suis levée, prête à affronter la mer.

Un petit passage par la case petit déjeuner et nous voilà parti en compagnie de Jayjay, notre professeur pour ce deuxième jour de surf intensif. Déjà première épreuve : Porter la planche sur tout le long de la plage. J'ai posé la mienne sur la tête, ça fait un peu pro et surtout c'est la position la moins douloureuse. De toute façon, mes bras sont trop courts pour que je la porte d'une main. Quand je vois mes camarades galérer et la traîner avec difficulté sur les 400 mètres qui nous séparent du point de ralliement, je me dis que c'est pas plus mal. Je pause ma planche, et me prépare. Je vais rincer ma combinaison qui était encore pleine de sables de la veille...Mauvaise idée! J'ai du mettre 10 minutes à l'enfiler humide. En plus, c'était froid et y avait deux fois plus de sable. Une fois que j'ai fini de me tortiller pour rentrer dans ma combinaison, j'ai écouté les recommandations du champion de Longboard puis je me suis jetée à l'eau (au sens propre ET figuré).

J'ai ramé, ramé, ramé. Bizarrement, je ne ressentais plus la douleur qui m'avait quasiment fait perdre connaissance au réveil (j'exagère à peine). J'ai beaucoup ramé parce que contrairement à la veille, le courant était fort à Seal Rocks Beach, or nous devions rester en face du campement. Jayjay, nous a vite rejoint dans l'eau. Pour nous aider, il choisissait les vagues et nous poussait. Pour être honnête, je pense que j'ai lâché prise à partir de là et pendant un moment. Je me laissais traîner et pousser. Je ramais un peu pour faire bien mais rien de vraiment utile. D'ailleurs je me suis pris de magnifiques vols planés, sans grâce, ni élégance. Un des chocs fut tellement violent que j'ai cru m'être démis une côte. Heureusement plus de splash que de mal! J'ai aussi réussi à rester debout quelques fois, j'ai même réussi à légèrement faire tourner la planche...J'ai également pris une vague toute seule, une trop belle vague, en pleine formation. Et au moment de me lever, j'ai cédé sous la pression puis piqué du nez, 12 ans d'orthodontie ont bien failli parti à l'eau! 


C'est sur cette semi-victoire que je suis sortie de l'eau. Toutes ses émotions m'avaient ouvert l’appétit. On a pique-niqué sur un coin de pelouse, à l'ombre pour que mes petits camarades ne fassent pas d'insolation...Chochotte! Perso, j'ai préféré rester au soleil pour tenter d'uniformiser mon bronzage qui commençait à ressembler de plus en plus au bronzage camionneur, démarcation short/tee-shirt inclus. On a ensuite été se balader pour occuper les 30 minutes de digestion. On est monté sur un grand rocher. Jayjay nous avait vendu du rêve en nous racontant que la semaine précédente, ils avaient vu des dauphins et des baleines tous les jours. Devinez quoi, aujourd'hui pas un signe de vie à l'horizon. Même pas un requin perdu ou un serpent agressif. Juste de l'eau, à perte de vue...C'était beau mais ça manquait d'action. Nous sommes donc redescendus bredouilles pour une dernière heure de surf.

Il y avait encore plus de courants et bien souvent, je n'avais pas pied. Rien d'exceptionnel quand on mesure 160cm par grand vent. J'ai donc ramé, encore et toujours. J'ai pris quelques vagues puis j'ai re-ramé. En arrivant au "pic", j'étais tellement épuisée de ramer que j'avais plus envie de reprendre des vagues et pourtant, Jayjay me renvoyait. Je me suis surprise à me laisser tomber peu de temps après avoir décoller pour pas ramer trop longtemps. Je suis quand même restée pendant 15 minutes dans la baïne à ramer dans le vide. Puis j'ai finalement abandonné et j'ai tenté une autre approche. Je suis sortie pour re rentrer plus loin. J'ai fini la session par deux belles vagues, prise seule. Normalement, il y aurait du avoir des photos pour le prouver mais bien entendu, personne ne regardait quand je me levais. Par contre, quand je m'explosais sur la surface de l'eau, tous les regards étaient tournés vers moi. L'histoire de ma vie, des réussites ignorées, des échecs remarqués!

Puis il a fallu rentrer au campement où nous étions attendus à 14h30 pour repartir en direction de Sydney à 15h. En heure australienne, ça signifie : retour à 15h et départ à 17h30. Parce que oui, l'australien, non content d'habiter à l'autre bout du monde sur une île au milieu de nulle part, il se permet aussi d'avoir sa propre notion du temps. C'est une sorte de quart d'heure bordelais mais à l'échelle du pays. Donc sachez que si un australien n'est pas là à l'heure convenue, il n'est pas en retard, il est juste sur son propre fuseau horaire. Bien entendu, ce fuseau n'est identique pour personne. J'ai atteins ici un nouveau seuil de patience, et ce qui me connaissent le sauront, la patience n'est pas ma plus grande qualité. J'ai également compris l'engouement pour le yoga, il faut être sacrément relax pour gérer les fuseaux horaires de tous les gens qui nous entourent. Dieu merci, je n'ai pas d'amis!


A 17h, on finalement embarquait à bord du bus magique : tellement génial, tellement vintage, tellement film US des 70's. On a écouté de la folk, du pop-rock et de la country le long de la route, admirant les paysages défilés et la lumière évoluée avec la tombé de la nuit. La plus belle façon de terminer ce weekend définitivement unique. Très loin de mes attentes, il a cependant répondu à des envies que même moi, je ne pensais pas avoir. Je pense maintenant avoir vécu l"Ultimate Australian Experience" et je peux mourir en paix. Bien entendu, c'est pas du tout au programme mais si jamais, la fin du monde peut venir, je serais parfaitement sereine!

xxx Cheers Mate

Pour plus d'informations sur le camp, cliquer ici

Quelques Surfs Injuries (Pas d'inquiétude, je ne suis pas à l’hôpital, c'est mon lit "normal")

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