lundi 9 février 2009

Des Débuts Chaotiques


                                                  Mon lieu de détention provisoire

Si je n’ai rien écrit plutôt, c’est que mon texte aurait pu paraître pessimiste et déprimant, soit vraiment pas ce que les gens veulent lire puis beaucoup trop sentimentaliste pour moi. J’aurais pu écrire que je m’éclate, que c’est la folie, que j’adore ce pays mais ça aurait été mentir.  Enfin je suis là depuis 2 jours et ça va beaucoup mieux parce que j’ai l’espoir de sortir du trou/chambre d’hôpital/prison sans barreau qui me sert de chambre. Ah les joies de la Pologne !! Petit retour en arrière.


 

La journée de vendredi s’est passée sans encombre. Mes avions ont décollé puis ont atterri non sans douleur (dans ma tête qui a bien failli exploser et mes oreilles qui ont bien failli me lâcher). Je suis arrivée à Poznań avec 20 minutes de retard. Janusz et Krystyna, deux polonais qui connaissent un ami de mes parents, m’attendaient à l’Aéroport pour m’amener à mon résidence. Je sortais juste de l’avion, épuisée, à bout de nerf avec les oreilles bouchées. On ne peut donc pas dire que j’ai très opérationnelle et pourtant il fallait qu’on communique. Parlé serait un terme un peu exagéré pour décrire nos échanges. Pour vous situez un peu les personnages, Janusz est un grand et massif homme d’une cinquantaine d’année qui est née et a vécu en Pologne toute sa vie…Chaleureux comme une Polonais donc mais tout de même très gentil! Sa secrétaire Krystyna est aussi très gentille, enfin elle en a l’air en tout cas ! Une grande (je dois arrive à son coude à peu près !) et massive (a peu près 3 fois moi de profil !) polonaise qui me terrifie. La première fois qu’elle m’a parlé, elle s’est approchée de moi (bien trop près si vous voulez mon avis) et m’a demandé si tout était réglé pour la chambre, avec l’air de dire que si ça ne l’étais pas, elle enverrait la mafia réglé les derniers détails…Terrifiante je vous dis ! Enfin c’est quand même gentil de leur part d’être venu m’accueillir et ce soutient n’est pas de trop. Au fur et à mesure qu’on s’avance dans les profondeurs de Poznań, je me dis que je ne sais pas si j’ai voyagé géographiquement ou dans le temps. Les bâtiments sombres, le temps gris, les gens renfrognés…Serais-je retournée en URSS pendant la Guerre Froide ? Je sais j’y étais pas mais c’est comme ça que j’imagine que c’était. J’ai l’impression d’être au milieu de Good bye Lénine avant la chute du mur ! Fantastique comme première approche n’est-ce pas ? Le pire c’est quand on s’arrête devant la résidence où je vais vivre…Un grand bâtiment en ciment entouré d’autres bâtiments gris et sombre…Je vais en Erasmus ou en prison ? Krystyna m’accompagne à la réception pour voir si on est au bon endroit et si tout est « réglé ». Malheureusement oui ! On ressort en informé Janusz qui m’aide à monter ma valise de 23kg au 3ième étage sans ascenseur ! Le pire reste à venir. Je tourne la clé dans la serrure et la je découvre ma « chambre ». Je pensais avoir imaginé le pire mais finalement j’étais assez optimiste. Ce n’est pas une chambre mais un petit couloir…Point positif j’ai ma propre salle de bain…Mais la douche fuit derrière mon lit ! Je vais m’arrêté la pour éviter de faire pleurer dans les chaumières puis le reste de la soirée n’est pas très intéressante puis que je l’ai passé à pleurer et chercher une corde ! Pour la première fois de ma vie, je me suis demandée, si, l’ECE et les diplômes méritaient vraiment ces 4 mois en Pologne! Allez, j’étais fatiguée et à bout de nerf ça ira mieux demain. Puis pour éviter de céder à l’appel de la Défenestration, j’ai contacté une fille que j’avais rencontré via Facebook pour nous donner rendez vous le samedi ! Un peu de compagnie n’est pas négligeable à mon stade.

 

Belle vue hein? ça donne envie de se lever le matin!

Tout ça nous amène au samedi ! Première pensée au réveil : « Merde, ce n’était pas un cauchemar ! ». Une bonne douche et ça devrait aller mieux. Une douche plus tard, je ne vais pas mieux mais au moins je sens bon ! Je descends à la réception demandé si ils ont des cartes de la ville et elle me sort un tableau de 2 mètre sur 2, je sens que ça va être pratique dans le tramway ! J’étudie le plan puis décide de sortir m’acheter quelques choses à grignoter parce que la dépression m’avait coupé l’appétit la veille. Je vais donc chez Bylla, le supermarché à côté. Je tourne dans les rayons sans trouver quoi que ce soit qui me donne envie…Pire, la plupart des trucs me donnent la nausée ! Je me rabats donc sur des produits sur…Un Lion pour le pti dej, un Kinder Surprise pour le déjeuner et des M&M’s pour le gouter…Il parait que le chocolat est bon pour le moral et je ne néglige aucun remède pour retrouver le sourire. Y avait aussi la vodka qui me faisait de l’œil mais je me dis que c’était un précoce de tomber dans l’alcoolisme le lendemain de mon arrivé. J’étais décidé à laissé une chance à la Pologne…Et Poznan me le rendit bien. Une fois que j’ai retrouvé Nurdan à l’arrêt de Tram, on a pris la direction de la vieille ville et là j’ai jubilé…C’était beau, charmant, chaleureux, accueillant et civilisé. De plus, il y avait des jeunes…La moyenne d’âge de Poznan n’est donc pas plus élevé que celle de Biarritz…HOURRAAAA ! Par contre, les gens ne parlent toujours pas anglais et ça risque de poser problème assez vite. Je passe donc la journée avec Nurdan et une de ses amies également turc…et voilée ce qui a tendance à attirer les regards ici…Etroit d’esprit les polaks ?! Elles me montrent tout ce qu’il y a voir…Les cafés, l’office du tourisme et le plus grand centre commercial de Poznan, qui doit à peu près faire  4 fois la taille de Carrouf’ Anglet. Là encore, énormes soulagements ! Il est plein de jeunes et de marques que je connais : H&M, Zara, Promod, Sephora, D&G, Burberry !!! C’est décidé je dois me trouver un endroit ou dormir en centre ville, il est hors de questions que je reste dans mon actuel dortoir peuplé de communiste en fuite et entouré de prisons ! Merci l’ECEde regarder ou vous envoyez vos élèves…J’aurais aussi bien pu atterrir dans un Goulag ou en prison c’était pareil…Heureusement que j’ai une bonne étoile qui me suit. En effet, lorsque je rentre au goulag après cette sympathique journée dans la civilisation, je rencontre Mustafa, un Libyen d’environ 45 ans qui lis dans mes yeux la panique et la souffrance que de vivre dans cette prison ! Il m’a expliqué qu’il comprenait ma situation pour l’avoir vécu il y a 21 ans (et dans son cas c’était vraiment l’URSS et la guerre froide). Lui aussi avait ressenti le manque et la solitude, il s’est donc senti obligé de m’aider à sortir de ce trou à rat. Il m’a donné des numéros à appeler de dortoir en centre ville rempli d’étudiants et pas de tueurs en rémission. Il m’a également donné son numéro de portable en cas de problème…Pour me changer les idées, je me lance dans un marathon Dr House (je devrais écrire à Hugh Laurie qui m'a permise de rire même en ces temps difficile!), mange une moitié de sandwich dégueu et me couche un peu plus sereine. Demain est un autre jour, jour de changements, je le sens !

En conclusion, je dois avouer que mon gout de la solitude, de l’indépendance, de l’aventure et mon optimisme inégalable, on prit un sacré coup ! Je crois qu’on vient d’éclater ma bulle mais je ne suis pas sans ressource…Je m’en sortirais grandi !

Nasdrovia

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