lundi 16 février 2009

House, MD...Ou pas

Comment se faire une véritable idée d'un pays sans un passage par la case HOPITAL! Et comme je suis une fille consciencieuse, je n'y vais pas pour le fun, j'y vais pour de vrai!


En ce neigeux vendredi matin, je me prépare pour mon rendez vous chez le médecin car mon rhume persiste et j'ai tous les symptômes de la sinusite, ce qui me laisse penser que c'est une sinusite (faut que j'arrête de regarder Dr House!)...Je vais donc chez le docteur. Pas le plus pratique ni le plus directe puisque j'arrive la bas, 1h15 après être partie en ayant pris deux trams et un bus!

Je me présente aux gardiens et tentent d'expliquer ce que je cherche! Je lâche quelques mots et le nom du médecin et, miracle, ils me comprennent. L'un d'entre eux m'amène au secrétariat médicale qui à leur tour m'amène à la doctoresse que je dois voir. Evidemment elle ne parle pas anglais et le début du rendez vous se fait par téléphone interposé. De l'autre côté du fil, une traductrice anglais/polonais qui essaie de comprendre mon problème. Puis arrive Krystyna, l'assistante de Janusz qui m'a planifié ce rendez vous avec le docteur de la compagnie qu'il dirige. Celle qui me terrifie...Je lui explique mes symptômes mais j'ai l'impression qu'elle me comprend pas! Pourtant je mime en même temps! Le médecin a l'air inquiet et pense qu'il vaut mieux faire une radio de mes sinus avant de me prescrire quoique ce soit. Pas très rassurant et ça doit se lire sur mon visage vu la façon dont Krystyna me regarde. Elle me demande 15 fois si je vais bien. Elle voit bien que non même si je dis oui! On part donc toutes les trois à l’Hôpital le plus proche pour les radios. Je suis paniquée, effrayée mais en même temps j'espère presque que c'est grave, ça me permettrait de rentrer en France.

L’hôpital est délabré, probablement pas retapé depuis la seconde guerre mondiale. Enfin, délabrée de l'extérieur, vu de l'intérieur, c'est un hôpital relativement normal! Plutôt propre, avec un personnel majoritairement féminin. Au mur, des affiches médicales et des conseils pour détecter un cancer du sein...Je vais de mieux en mieux!
Je suis mon médecin le long du couloir qui mène au département des radios. Et j'attends! Je suis pas stressée (enfin si un peu), mais je suis épuisée et j'ai envie de pleurer...J'ai même presque envie d'être à l'article de la mort pour pouvoir enfin rentrer en FranceKrystyna nous a également accompagné et sa façon de me scruter m'effraie...Elle ne détache pas son regard de moi et je déteste ça! Ma peur et mon énervement pèse de plus en plus sur mon moral...Je vais mal! On m’appelle pour que j'aille faire ma radio. Un jeune femme polonaise m'explique tant bien que mal comment je dois me positionner sur l'espèce de machine. On est loin des appareils français, perfectionner et adapter. Ici, je dois m'agenouiller face à une planche et regarder vers le haut. C'est très rapide, j'entends deux claquements et le docteur revient me dire que je peux sortir, attendre mes radios. Je retourne donc m’asseoir à côté de Krystyna qui continue de me fixer. J'ai les larmes qui montent, je suis à bout de nerfs et la seule chose qu'elle trouve à dire c'est: "Don't Cry AgathA"...D'un je ne m'appele pas Agathmais Agathe et de deux, je pleure si je veux! Mais aulieu de lui répondre ça, je lui dis: "I'm not cryin', my eyes cry because of my cold"! Elle rigola! Je sais pas pourquoi, on a beau me dire qu'elle est adorable, dévouée et tout ça, je la sens pas! Et alors que je la regardais, je vis qu'il lui manquait une phalange à la main droite. Pas comme si son doigt n'avait pas fini de pousser, plutôt comme si on lui avait coupé...Et je ne pus m’empêcher de l'imaginer, être torturé pendant la guerre froide...Puis elle me repeta : "AgathA don't cry" comme si c'était un ordre et je perdis le peu de compassion qui venait de naître! Le premier docteur que j'ai vu, revint vers nous avec ma radio. Elle expliqua en polonais à Krystyna que j'avais du liquide dans la partie de droite du visage. Elle appuya sur ma pommette pour vérifier si ça faisait mal...D'un mouvement de recul, je confirmai son hypothèse! Puis c'est reparti pour les bureaux de la société où travaillent Krystyna et Janusz pour terminer la consultation initiale.

Heureusement (ou malheureusement, je sais pas trop encore) le liquide dans mon visage devrait se résorber grâce aux antibios, donc pas d'opération de prévu. Cela dit, ça signifie, pas de rapatriement en France non plus! Le medecin me prescrit donc quelques médicaments que je dois prendre pendant une semaine, m'interdit de sortir pendant quatre jours et planifie un rendez vous avec la rhinologue pour la semaine prochaine. Alors qu'elle part donné un papier au secrétariat, Krystyna me glisse qu'il serait judicieux de donner une des deux bouteilles de vin que j'ai amené pour remercier Janusz au docteur. Bouteille qu'elle me met entre les mains quand arrive le médecin puis me félicite pour mon initiative! Elle m'a mit tellement de pression pour que je le fasse que je me demande si c'est vraiment mon choix!

On sortit donc de chez le docteur pour aller à l'arrêt de bus. Enfin, c'est ce que je pensais mais visiblement mon accompagnatrice en a décidé autrement. Elle m'embarque à la cafet' de l'entreprise. Elle se prend un petit encas (deux assiettes pleines de je sais pas trop quoi) puis prend son temps pour manger. Je me sens prisonnière! D'un côté, j'ai très envie de rentrer à ma chambre mais de l'autre, je me sens obligée de faire ce qu'elle me dit parce qu'elle m'a quand même accompagné chez le docteur! Je la regarde donc mangé avec une très grande envie de vomir. J'essai de lui faire la conversation mais j'ai l'impression qu'elle ne me répond pas. Quand elle a presque fini, elle me demande si je veux passer l'après midi chez elle! HORS DE QUESTION, c'est ce que j'ai pensé, "c'est gentil mais j'ai des choses à faire" c'est ce que j'ai répondu! Elle s'est alors vexée que je ne fasse pas ce qu'elle veule et ne m'a plus adressé la parole, sauf pour me dire que le chauffeur de la compagnie était là pour me reconduire chez moi. J'ai stressé quand elle est monté dans la voiture avec moi, enfin plutôt sur moi vu qu'il n'y avait qu'un seul fauteuil dans la voiture. Heureusement, elle est descendue au portail de l'entreprise et j'ai donc pu rentré me morfondre sur mon triste sort seule, dans ma petite chambre pathétique!


Nasdrovia

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